Une balade au Japon été 2018 – Episode 2 : De la pluie et des ramens

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Une balade au Japon été 2018 – Episode 2 : De la pluie et des ramens

Rappel des faits !

Julien et Romain sont en vacances au Japon en plein mois d’août. Julien, fort de ses nombreux voyages au Japon tente de guider Romain au travers de la mégalopole Tokyo. Entre ramen et gouttes de pluie, voici le deuxième épisode de leurs aventures (ou plutôt de leurs vacances).

Et si vous voulez lire ou relire l’épisode 1, c’est ici

Matsuri et Otaku, Mardi 7 août 

Un beau festival, celui de Tanabata, pour une belle légende

Le mois d’août est propice aux matsuri, les festivals au Japon. Celui du quartier d’Asagaya semble être original avec ses multiples lanternes et ses statuts en papier mâché. Il est basé sur le thème de la fête des étoiles racontant une légende asiatique. Difficile à résumer en quelques mots mais il s’agit d’une histoire d’amour entre un mortel et une déesse, Cette dernière décide de venir sur la terre des mortels. Mais les parents de la déesse la retrouvent et la font revenir dans le monde des Dieux. Pour séparer les deux mondes, ils créent la voie lactée. Cependant, les cris de désespoir des deux amants amènent les Dieux à autoriser leur rencontre une fois l’année, le 7 juillet ou le 7 août… d’où le festival 🙂

Le lieu du festival est une shotengai et tout le long se trouvent des petits stands. Nous avons même croisé deux jeunes Français vantant des produits français. Heureusement que la shotengai est couverte, car la pluie nous accompagne en ce début de journée. Nous en profitons pour découvrir quelques attractions réservées aux enfants (pêche, tir à la carabine…)

Jeux d’enfants aux Matsuri

Qui dit festival, dit jeux d’enfants. Ils sont nombreux au Japon et nous avons pu voir durant le matsuri d’Asagaya le Shateki, le tir à la carabine très prisé par les enfants. C’est un des stands où l’attente était assez longue. Très populaire, le Kingyo-sukui consiste à attraper des petits poissons (parfois remplacés par des boules) à l’aide d’une petite épuisette constituée par un mince papier. La difficulté étant de ne pas transpercer le papier et de récupérer le poisson.

Au royaume de la pop culture japonaise

Nous restons dans la galerie pour le déjeuner et notre choix se porte sur un tonkatsu poulet. Le quartier d’Asagaya n’est pas très loin de celui de Nakano. Après s’être plongé dans la tradition, nous aimerions basculer du coté pop culture du Japon au travers des mangas, animes ou autres produits dérivés. Ce dernier quartier est réputé pour sa grande galerie commerciale, la Nakano broadway, hébergeant de nombreux magasins sur cette thématique.

On peut y retrouver la chaîne Mandarake qui ne vend que des produits d’occasion pour les Otaku, ces passionnés de pop culture dans le sens le plus large possible (des mangas au culte d’une idole). Ce n’est pas moins de 12 magasins où le passionné pourra se perdre, se reperdre, dépenser quelques yens, mais surtout découvrir un pan de la culture japonaise important. Le magasin Mandarake au dernier niveau avec son torii formant la porte d’entrée recèle des merveilles. Romain se tâte presque pour acheter un robot des années 60, les fameux Tin Can Robot. Dans tous les cas c’est l’endroit de rêve pour trouver le tankobon, le format populaire des mangas, tant recherchés.

Mandarake

Mandarake est un magasin incontournable au Japon. Son nom est un peu à son image, un immense bazar où vous allez sans doute trouver votre bonheur. Le début de Man est pour Manga alors que Darake signifie plein de. Présent en masse à Tokyo, mais aussi à Osaka ou Fukuoka et dans d’autres grandes villes au Japon, sa devise est de vous racheter vos mangas, animes ou produits dérivés et de les revendre dans ses magasins. Ainsi la grande totalité des produits est de seconde main à l’exception de certains produits comme des lots gagnés revendus directement à Mandarake. La chaîne propose aussi de nombreux produits appelés doujinshi qui sont des fanzines réalisés par des amateurs, voire des mangakas connus qui profitent de ce canal de distribution avec une plus grande liberté éditoriale. En tout cas l’économie se porte bien pour cette chaîne avec un chiffre d’affaires en 2017 de 9,5 milliards de yens (environ 73 millions d’euros) pour un bénéfice de 410 millions de yens (environ 3,1 millions d’euros)

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Le palais de l’empereur

Après nous être perdus dans un monde d’images, nous repartons vers les jardins du palais impérial. Il faut se dépêcher, car il est déjà presque 17h et les jardins ferment tôt. Nous avons le temps d’admirer une des tours de garde, Yagura, et les ruines du château. Nous essayons de descendre voir les jardins, mais trop tard, le garde en vélo surveille et repousse tout touriste prétentieux voulant s’octroyer un temps supplémentaire dans les jardins. Il est temps d’aller voir le pont d’entrée du palais impérial, le nijubashi.

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Un ramen sinon rien

Nous repartons vers la gare de Tokyo et nous l’admirons depuis l’immeuble Kitte. Nous en profitons pour mettre à la poste nos cartes postales, bien normale pour un immeuble dont le nom signifie timbre et nous réservons nos places pour l’expo TeamLab sur l’île d’Odaiba. Nous sommes aidés par les Japonaises de l’office de tourisme. Elles prennent notre demande très au sérieux, allant même jusqu’à sortir un ordinateur pour qu’on puisse régler les billets d’entrée pour l’expo.

Nous avions repéré une vidéo sur youtube sur un bon restaurant de ramen dans le quartier d’Ichigaya. Le métro n’est pas loin alors let’s go. Facilement identifiable, ce resto propose de très bons ramens. Il s’agit d’une chaîne de quelques restaurants sur Tokyo au nom de Mensho, enfin pas que, car ils ont ouvert depuis peu un restaurant à San Francisco. Le ramen est excellent la bière rafraîchissante. La pluie a aussi fait son apparition et nous abrogeons la visite du quartier pour rentrer à l’hôtel.

Ramen

Durant ce voyage, nous avons gouté à différents ramens. Pourtant, Julien n’est pas un grand fan de ce plat très populaire au Japon. D’origine chinoise, on le retrouve un peu partout et surtout dans des restaurants où manger rapidement est important. Composé d’un bouillon avec des pâtes de blé, le ramen se décline en de multitude variétés et une région ou département possède sa propre recette de ramen. Il y en aurait 26 au Japon, bien plus si on en croit les guides. Les grandes catégories de Ramen sont Shio Ramen, au sel de mer, le bouillon le plus léger, Shoyu ramen, à la sauce soja, sans doute le plus populaire, le miso ramen l’un de nos préférés et le Tonkotsu à base d’os de porc. Mais finalement le plus dur dans un ramen, c’est de le manger. Eh oui, le fameux slurp japonais pour avaler les pâtes tout en les refroidissant nécessite une certaine expérience que le voyageur n’a pas forcément. Notons quand même que le slurp est avant tout destiné à mieux faire sentir les différents arômes du ramen.

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Jour de pluie, Mercredi 8 août

Jour des musées

Il pleut ! Alors aujourd’hui ce sera journée exposition et musée. Direction le quartier à Roppongi et nous commençons par le National Art Center avec une exposition gratuite sur les lauréats de dernière année d’école. Très intéressante. Le National Art Center est aussi un plaisir de la découverte avec une architecture incroyable réalisée par Kishō Kurokawa. Les lignes sont circulaires donnant un espace très lumineux. Rien que d’y être vaut le déplacement.

Des mangas…

La pluie redouble à l’extérieur, mais une brève accalmie nous permet de relier la Mori Tower située à quelques centaines de mètres du musée. Ce n’est pas une, mais deux expos qui nous attendent. Les 50 ans du magazine weekly jump shonen , un magazine hebdo publiant des mangas et ensuite l’exposition architecture future et passée. La première expo nous plonge dans 50 ans de culture manga au Japon. C’est assez impressionnant de voir la production manga japonaise. Nous en connaissons quelques-uns, mais nous en découvrons aussi. L’expo permet de bien resituer les différents types de manga.

… à l’architecture japonaise

Nous basculons ensuite dans un monde où l’image devient réelle avec la superbe expo mettant en parallèle l’architecture d’hier utilisée aujourd’hui. Passionnante l’exposition tient à montrer les liens du passée avec le présent. Une expérience visuelle intéressante plonge le visiteur dans une ambiance sympa. Le temps passe et il est déjà plus de 15h quand nous décidons d’aller déjeuner. Nous décidons de rester dans le quartier et trouvons, encore, un restaurant de Ramen de la chaîne Ippudo. Célèbre chaîne de ramen, il en existe aussi un à Paris.

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Manga un nom et quelques chiffres

L’origine du manga remonte avec les premières estampes d’HOKUSAI, mais il est souvent dit que le père du manga moderne est TEZUKA Osamu. Véritable travailleur acharné, il a fait des dizaines de milliers de pages (150 000 d’après les historiens), il est à l’origine de manga mondialement connu comme Astro Boy. Le manga est très classifié avec ces différents types (nombreux). Pour résumer, il y a les kodomo pour les enfants, les Shonen pour les adolescents, les Shojo pour les adolescentes, les seinen pour des lecteurs plus matures avec des histoires assez violentes, les Josei, pendant féminin des seinen avec des histoires plus liées à la société, et les Hentai pour les adultes. D’un point de vue économique, en 2017, au Japon, l’économie liée aux mangas est très importante, entre les éditions physiques, le numérique et les prépublications, c’est un chiffre d’affaires de 174,7 milliards de yens (environ 1,3 milliard d’euros). En 2017, il y a eu 12 461 nouvelles publications ! Par comparaison, en France sur la même période, le marché de la bande dessinée (tout type manga compris) est de 500 millions d’euros, le manga représenterait 102 millions sur ce marché.

Le ciel reste toujours menaçant et nous décidons d’aller faire un peu de shopping du côté de Shinjuku. Nous commençons par la librairie internationale Kinokuniya. Julien aime bien cet endroit, car il est possible de trouver de nombreux ouvrages en anglais sur la culture japonaise. Nous passons ensuite à la chaîne de magasins Tokyu Hands. Sorte de Bazar de l’hôtel de ville sur 9 niveaux, le dernier étage est souvent réservé aux loisirs créatifs. À force d’y aller à chaque voyage, Julien ne trouve rien de nouveau cette année.

Soirée tokyoite

Cependant, cela nous permet d’échapper à la pluie. Mais nous n’allons certainement pas rester dans les magasins et c’est parti pour faire un peu de gaming dans ces célèbres immenses salles japonaises. Nous jouons au bandit manchot, mais aussi au jeu où il faut pousser des pièces, les medal games . Il est bientôt l’heure de l’apéro et nous décidons de goûter au vin blanc japonais chez Kirin City. La bouteille est un blanc de Château Mercian. Le vin japonais, bon, est rare, mais il existe. Si vous voulez un éclairage sur le vin, n’hésitez pas à cliquer sur ce lien.

Shinjuku recèle de bonnes adresses de restaurants et nous en connaissons un pas trop loin de l’immense building avec Godzilla. De type Izakaya, la bière n’est même pas à 200 yens et la commande se fait via des tablettes. Pas de menu en anglais mais cela rend la soirée plus folle. Un bon moment où nous testons certains plats sans être bien sûr de ce qui va nous être servi. La pluie continue de tomber sur Shinjuku et nous assistons à l’étrange danse des parapluies en faisant bien attention de ne pas s’en prendre un dans la tête.

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Expo et encore ramen, Jeudi 9 août

Jeux de lumières

Aujourd’hui c’est le jour J pour aller à l’exposition TeamLab. Direction Odaiba via la Yurikamome, la ligne automatique du métro. L’expo se trouve dans le quartier de Toyosu. Nous l’apercevons depuis le métro. Notre heure de passage est 10h, mais il n’y a pas trop de monde et nous pouvons entrer avec quelques minutes d’avance. C’est un spectacle de lumières, de miroirs et d’eau qui nous attend. Un très bon moment même si le ticket d’entrée n’est pas donné (3200 yens, soit 25 euros). La vidéo de la visite vous attend juste au dessous 🙂

Une fois l’expo terminée, nous prenons la direction de Jimbocho pour visiter le parc Korakuen, l’un des plus anciens jardins japonais de la ville. La visite se déroule sans encombre, mais nous sommes dévorés par les moustiques. Je ne sais pas pourquoi nous les avons attirés, mais cela nous a amenés à accélérer la visite. Nous avons quand même pu admirer le très joli pont rouge vermillon du jardin et la beauté de quelques nénuphars.

Tentative pour voir le Mont Fuji depuis Tokyo

Dans le quartier de Jimbocho, se trouve le Bunkyo civic center. C’est un immeuble disposant à l’avant-dernier étage d’un observatoire. Très sympa pour admirer la vue sur Tokyo et peut être apercevoir le Mont Fuji. En tout cas, il y a nettement moins de monde que l’observatoire de la mairie de Tokyo. Malheureusement, c’est trop nuageux et nous n’apercevons par le Mt Fuji. Il est bientôt 15h et nous n’avons toujours pas déjeuner. Nous trouvons un restaurant de ramen de la même chaîne qu’il y a deux jours. Peut-être, allons-nous prendre la carte de fidélité si elle existe.

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Les Observatoires à Tokyo

Voir une ville d’en haut est toujours un moment important. On se rend compte de la grandeur de la ville, de la diversité des immeubles et finalement de son emprise. Tokyo ne déroge pas à la règle et propose de nombreux observatoires. Payants ou gratuits, vous aurez la possibilité de voir la ville sous différents angles. Seul un observatoire est en extérieur, celui de la Mori tower mais c’est aussi le plus cher. Le plus connu est sans doute celui de la mairie de Tokyo (gratuit). Mais vous pourrez aussi aller à celui du World Trade Center à Hamamatsucho qui permet d’avoir une belle vue sur la baie, le quartier de la Tokyo Station et la tour de Tokyo. Mais le mieux c’est de vous en rendre compte par vous-même avec notre vidéo.

Tokyo, lieux hors des sentiers touristiques

Nous restons dans le quartier et nous prenons la direction d’Edogawabashi. Le but est de visiter un second parc avec une maison typique japonaise nommée shouseikaku, le jardin est le parc Hugo-sokawa, nous y accédons avec une petite marche d’une dizaine de minutes depuis le métro. L’endroit est vraiment sympathique.

Sans touriste, nous pouvons prendre notre temps même si les moustiques ont décidé de nous accompagner tout le long de la journée. Avant de reprendre le métro, nous profitons du jardin gratuit de l’hotel Chinzan-so. Situé dans l’enceinte de cet établissement de luxe, il possède une magnifique pagode et un petit étang avec de belles carpes Koï.

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Nous avons rendez-vous à 18h à Shimbashi pour dîner avec Jérémy, le mixeur de la première soirée. Jérémy est aussi un vidéaste qui appartient au même collectif que la Balade du Sakura : Vu du Japon. Notre choix se porte sur un izakaya dont la spécialité est le kushikatsu (origine Osaka). Il s’agit de brochette frite qu’il faut tremper une seule fois, et vraiment qu’une fois, dans la sauce. Nous finissons la soirée dans un hub, ça en devient une habitude !

Fin de la première partie à Tokyo. Direction Kyoto pour le prochain épisode


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